Guérilla tarifaire : les places boursières mondiales en berne

Guérilla tarifaire : les places boursières mondiales en berne

Le 2 avril 2025, date désormais connue sous le nom de « Liberation Day » par l’administration américaine, a marqué un tournant dans la relation commerciale internationale. À la suite d’une escalade des tensions commerciales, les indices boursiers mondiaux ont enregistré une baisse significative.

Le CAC 40 s’est replié de 4,26% ce vendredi, se situant à 7274,95 points et enregistrant ainsi sa troisième session consécutive dans le rouge. Cette chute a non seulement annulé tous les gains du marché depuis le début de l’année mais a également ramené l’indice en dessous des niveaux observés fin décembre 2024.

L’impact s’est fait ressentir au-delà des frontières françaises, avec une baisse du Nikkei japonais de 2,75%, et le Dow Jones aux États-Unis qui a reculé de 2,27% à mi-séance. Cette tendance reflète la propagation mondiale des incertitudes économiques engendrées par les nouvelles mesures tarifaires.

Le président américain Donald Trump a annoncé un nouveau taux d’imposition sur toutes les importations américaines de base à 10%, assorti de droits supplémentaires pour certains partenaires commerciaux jugés hostiles. Les États-Unis ont imposé une taxe additionnelle de 34% aux marchandises chinoises et de 20% pour celles issues de l’Union européenne.

En réaction, la Chine a riposté avec un taux d’imposition sur les produits américains à 34%, tandis que le Canada prévoit des droits de douane de 25% sur certaines importations automobiles. Ces mesures devraient selon Ngozi Okonjo-Iweala, directrice de l’Organisation mondiale du commerce, réduire d’environ 1% la croissance globale du commerce mondial de marchandises cette année.

Le chef de l’État français Emmanuel Macron a qualifié ces mesures américaines de « brutales et infondées », exhortant les entreprises françaises à suspendre leurs investissements aux États-Unis jusqu’à clarification des nouvelles règles commerciales.

Toutefois, malgré cette atmosphère morose, le rapport sur l’emploi américain pour mars a dépassé les attentes avec la création de 228 000 emplois non agricoles. Cette performance est toutefois nuancée par Bastien Drut de CPRAM qui prévoit une érosion future du marché du travail sous l’effet des nouvelles taxes.