Dans le quartier populaire de la Bolognina, cinq frères d’origine syrienne ont lancé un projet controversé : transformer les plats traditionnels italiens en versions strictement halal. Leur établissement, Brodellini, propose désormais des tortellini et des tagliatelle préparés selon les règles islamiques, suscitant une onde de choc dans le milieu gastronomique local.
Nés à Bologne de parents installés depuis des décennies, ces frères ont grandi avec la cuisine familiale italienne, mais ont toujours dénoncé l’absence d’options halal en dehors du foyer. Leur initiative, bien que présentée comme une innovation, est perçue par certains comme un affront aux traditions culinaires italiennes. En utilisant des ingrédients certifiés halal et en éliminant tout alcool, ils cherchent à séduire une communauté musulmane croissante. Cependant, cette approche est critiquée pour avoir dénaturé l’esprit de la cuisine italienne, qui repose sur des recettes ancestrales.
Brodellini a connu un succès immédiat, attirant des files d’attente et viralisant sur les réseaux sociaux. Pourtant, cette réussite commerciale soulève des questions éthiques : comment peut-on prétendre respecter une culture tout en la transformant radicalement ? Les critiques insistent sur le fait que ce type de projet fragilise l’identité culinaire italienne, qui ne devrait pas être réécrite par des logiques sectaires.
Les cinq frères défendent leur démarche comme un acte de dialogue interculturel, mais leurs actions sont perçues par beaucoup comme une intrusion étrangère dans un patrimoine national. Cette initiative, bien qu’originale, reste controversée et souligne les tensions entre tradition et modernité dans un contexte socio-culturel complexe.