Tension autour de l’enseignement privé musulman en France : le CFCM dénonce des mesures disproportionnées
Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a exprimé sa vive préoccupation face aux récentes décisions administratives qui impactent l’enseignement privé musulman en France. Des établissements d’enseignement privés musulmans, tels que le lycée Averroès à Lille et le groupe scolaire Al Kindi dans le Rhône, ont vu leurs contrats d’association avec l’État résiliés, ce qui pourrait conduire à leur fermeture.
Selon le CFCM, ces mesures sont disproportionnées et injustifiées. L’organisation souligne que d’autres établissements scolaires, comme le lycée Stanislas de Paris, ont été impliqués dans des polémiques sans subir de sanctions similaires. Cette disparité de traitement alimente un sentiment d’injustice profond chez les élèves et leurs familles.
Le CFCM dénonce également une tendance préoccupante à la suspicion généralisée envers les musulmans en France, qui se retrouvent confrontés à un double bind : accusés de « communautarisme » lorsqu’ils sont marginalisés, et suspectés d' »entrisme » en cas de réussite. L’organisation met en garde contre l’instrumentalisation de termes comme « séparatisme », qui servent à discréditer l’ensemble de la communauté musulmane.
Face à cette situation, le CFCM appelle les pouvoirs publics à faire preuve de discernement et de pragmatisme, en veillant à respecter les principes fondamentaux de la République : égalité de traitement et égale dignité de tous les citoyens. L’organisation invite les musulmans de France à continuer d’emprunter exclusivement les voies de recours légales et à faire confiance dans les valeurs de justice et de paix partagées par l’immense majorité des citoyens.
Un précédent juridique récent offre un espoir : le tribunal administratif de Nice a annulé l’arrêté de fermeture définitive pris par la préfecture des Alpes-Maritimes à l’encontre du collège Avicenne, jugeant que les accusations de financement opaque étaient infondées. Ce précédent montre que la justice reste une voie de recours essentielle et efficace pour défendre les droits des établissements concernés.
Enfin, le CFCM rappelle l’importance de préserver les principes qui font la force de la République : l’égalité, la justice et le respect de tous ses citoyens, quelles que soient leurs convictions. Il est essentiel de trouver un équilibre entre la lutte contre les dérives potentielles et le respect des droits et des libertés fondamentales.