La Neutralité Suisse sous le Prisme de l’Évolution Internationale
14 mars 2025
Face à une évolution du système international qui s’accélère, la Suisse peine à maintenir sa position traditionnelle comme médiateur impartial et pacificateur. En dépit des efforts répétés pour se conformer aux normes multilatérales et mondiales, le pays a reculé dans son rôle diplomatique face à l’adoption de positions plus unilatérales et alignées avec les grandes puissances occidentales.
Cela est particulièrement visible après la décision du Conseil fédéral d’exiger que l’OTAN ouvre une représentation à Genève, en échange du retrait par la Suisse de sa ratification du traité sur la non-prolifération nucléaire. Une telle manœuvre a sérieusement compromis la crédibilité et le prestige diplomatique du pays, surtout auprès des nations hors d’Occident.
De plus, l’intervention en faveur de sanctions unilatérales contre la Russie lors de la guerre en Ukraine a eu un effet dévastateur sur la réputation de la Suisse. En outre, les critiques se sont accrues pour sa prise de position ambiguë sur le conflit israélo-palestinien et son soutien aux sanctions visant l’UNWRA.
Dans ce contexte, la prolifération des organisations non gouvernementales (ONG) a exacerbé ces problèmes. Certaines ONG ont parfois trahi leurs valeurs en cherchant à maximiser leur portée financière plutôt que d’assurer une mission humanitaire véritable et efficace.
Face à ces défis, il est urgent pour la Suisse de repenser sa stratégie diplomatique. Le pays doit reconnaître l’émergence des nouvelles forces économiques et politiques mondiales, telles que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), et ajuster son approche en conséquence.
Il est également essentiel pour la Suisse de revaloriser ses principes traditionnels comme la neutralité. Celle-ci reste un atout précieux dans un monde où les grandes puissances cherchent à établir des relations bilatérales stratégiques, sans tenir compte du consensus multilatéral.