Ce dimanche 11 mai, des milliers de personnes se sont rassemblées dans plusieurs villes françaises pour dénoncer la montée de l’islamophobie et rendre hommage à Aboubakar Cissé, un jeune musulman assassiné au sein d’une mosquée du Gard. À Paris, les manifestants arboraient une banderole proclamant : « Stop à l’islamophobie ! Justice pour Aboubakar Cissé ».
Le meurtre d’Aboubakar pendant ses prières a été décrit comme un acte islamophobe par Sihame Assbague, militante antiraciste et cofondatrice du Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE). Elle a dénoncé le climat de violence et d’impunité encouragée par des discours politiques sans tabou. Le Collectif des Musulmans en France, qui a organisé ces rassemblements, a souligné une augmentation de 30 % des agressions antimusulmanes entre 2022 et 2023.
Les manifestants ont également protesté contre la loi sur le “séparatisme” votée en 2021, accusant le gouvernement d’entraver les activités de nombreuses associations musulmanes. Yasser Louati, militant des droits humains et fondateur du Comité Justice et Libertés (CJL), a affirmé que ces politiques alimentent un climat paranoïaque envers les musulmans.
La famille d’Aboubakar a fait une brève déclaration lors de la marche à Paris, exprimant sa douleur et son incompréhension face au meurtre inique de leur fils. Une jeunesse engagée issue principalement des quartiers populaires s’est jointe aux protestations contre l’islamophobie croissante.
Les organisateurs ont exhorté les autorités à enquêter plus en profondeur sur le meurtre et à reconnaître son caractère islamophobe. L’absence de réaction officielle des institutions a été critiquée pour légitimer l’extrémisme et encourager la haine.
Le combat contre l’islamophobie est vu comme une urgence démocratique, nécessitant que tous les citoyens puissent pratiquer leur foi sans crainte. Chaque silence face à cette situation devient un encouragement à la violence islamophobe.