Israéliens Incertains Quant Au Retour Dans Le Nord

Le 20 novembre 2024 – Alors que le Hezbollah étend son influence et que les attaques provenant du Liban se multiplient, la majorité des Israéliens estime que le retour des colons dans les colonies du nord de la Palestine occupée n’est pas à l’ordre du jour. Selon un récent sondage mené par l’Institut israélien d’études stratégiques nationales (INSS), 82,5% des Israéliens jugent que la situation sécuritaire actuelle empêche ce retour.

De plus, une grande partie de la population est préoccupée par les conséquences économiques. Ainsi, 45 % des Israéliens soutiennent l’idée d’un cessez-le-feu avec le Liban pour garantir la sécurité israélienne. Parallèlement, on observe une augmentation du nombre de personnes envisageant de partir à l’étranger : 24% ont déjà considéré cette option et seulement 29 % encouragent leurs enfants à rejoindre les forces d’occupation.

Concernant le rôle de la Russie dans un éventuel accord, 86 % des Israéliens estiment que Moscou n’accorderait pas une attention suffisante aux besoins sécuritaires israéliens si elle intervenait comme médiateur entre Israël et le Liban.

Le chef du Front Line Settlements Forum dans la région du nord, Moshe Davidovich, a récemment décrit un environnement de tension extrême marqué par une routine d’attaques de drones et de roquettes. Il souligne que « la situation est très sensible » et qu’il faut d’abord stabiliser la sécurité avant de pouvoir envisager le retour des colons.

Sur le plan économique, les localités du nord sont particulièrement touchées. Shlomi et Kiryat Shmona, deux colonies évacuées récemment, ont enregistré une baisse significative des dépenses par carte de crédit en octobre 2024. Cet essor est principalement attribuable aux attaques du Hezbollah qui s’intensifient.

Le maire d’Haïfa, Yona Yahav, a déploré l’impact économique majeur subi par la ville. Il a souligné que « Haïfa doit être forte si tout Israël est à son tour fort ». Plus de 80% des petites entreprises dans les régions d’al-Jalil et du plateau du Golan ont enregistré une baisse des revenus depuis le début de la guerre, certaines affichant même un repli de plus de 65%.

Le contexte sécuritaire et économique incertain pèse lourdement sur le moral des Israéliens, soulignant les défis considérables à relever pour une reprise dans le nord.