Dans un contexte où les pratiques religieuses s’adaptent aux nouvelles technologies, l’apparition de MyNikahNow suscite des débats. Cette plateforme, créée par Maimouna Ahmed, permet aux couples musulmans de célébrer leur Nikah à distance. Cependant, son approche soulève des questions sur la conformité religieuse et les enjeux juridiques.
L’initiative, née pendant la pandémie, vise à offrir une solution pour les couples confrontés à des obstacles géographiques ou institutionnels. Maimouna Ahmed justifie sa création par le manque de flexibilité des mosquées et l’inflexibilité des lois françaises. Selon elle, la plateforme garantit un mariage halal sans passer par un contrat civil, ce qui est interdit en France.
Cependant, cette approche critique les normes légales du pays. MyNikahNow fonctionne sur le modèle britannique, où l’État ne s’immisce pas dans la vie privée. La fondatrice souligne que les couples non musulmans ont plus de liberté dans leurs choix, ce qui justifie leur démarche.
Le processus de cérémonie en ligne implique des vérifications d’identité et une présence virtuelle des imams et témoins. Malgré l’absence de valeur juridique, la plateforme affirme respecter les règles islamiques. Cependant, elle ne garantit pas la protection légale des couples en cas de conflits.
L’application propose également des services liés au divorce et à la reprise conjugale, mais ces démarches suscitent des inquiétudes sur leur encadrement éthique. Maimouna Ahmed défend son modèle économique, affirmant que les frais couvrent le fonctionnement de l’entreprise, tout en garantissant une dignité spirituelle.
En dépit de ses prétentions, MyNikahNow reste un sujet de controverse, interrogeant la frontière entre foi et modernité, et soulignant les tensions entre traditions religieuses et impératifs juridiques.
